Et les perles de ton emprise se défont de ma gorge exquise...

lundi 21 décembre 2009

Oxymore

J’écoute couler ses larmes
Comme des prières qui se noient
Et je vois le poids des âmes
Semer le doute dans sa voix

Au lit de terre, au lit de pierre
Il aspire à la poésie
Se nourrit de tout et son contraire
M’alexitère et me contrarie

Mon homme oxymore
S’oxyde à mort
Sans sa ligne de rhétorique
Mon homme oxymore
S’oxyde à mort
Sans sa dose d’acide onirique


Il sait asservir sa muse
et au supplice s’assimile
Puis sa figure de style s’amuse
Souligne d’un sourire son profil

Au cœur du soir, au creux du noir
Il veut croire à la fantaisie
Fait de mon pouvoir, lit de l’illusoire
Son exutoire à l’hérésie

Il est mon souffre-candeur
Celui qui m’heurte et qui m’inspire,
Sur qui je souffle mes humeurs
Pour le meilleur comme pour le pire

Entre mes mains, avant demain
Mes mots sans fin le déraisonnent
Sans moi il s’éteint, je façonne son destin
Ses maux s’effacent et l’abandonnent