J’écoute couler ses larmes
Comme des prières qui se noient
Et je vois le poids des âmes
Semer le doute dans sa voix
Au lit de terre, au lit de pierre
Il aspire à la poésie
Se nourrit de tout et son contraire
M’alexitère et me contrarie
Mon homme oxymore
S’oxyde à mort
Sans sa ligne de rhétorique
Mon homme oxymore
S’oxyde à mort
Sans sa dose d’acide onirique
Il sait asservir sa muse
et au supplice s’assimile
Puis sa figure de style s’amuse
Souligne d’un sourire son profil
Au cœur du soir, au creux du noir
Il veut croire à la fantaisie
Fait de mon pouvoir, lit de l’illusoire
Son exutoire à l’hérésie
Il est mon souffre-candeur
Celui qui m’heurte et qui m’inspire,
Sur qui je souffle mes humeurs
Pour le meilleur comme pour le pire
Entre mes mains, avant demain
Mes mots sans fin le déraisonnent
Sans moi il s’éteint, je façonne son destin
Ses maux s’effacent et l’abandonnent