Et les perles de ton emprise se défont de ma gorge exquise...

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vendredi 17 juin 2016

La timidité des cimes

L'écorce ne suffit pas
Il faut du vent autour
Le vide pour atours
Aux corps écorchées

Les corps ne se touchent pas
La lumière les entoure
Dessine leur pourtours
Pour mieux les protéger

Sous les cimes sous leurs doigts
Les fleurs grandissent au jour
Et leurs bruissements courent
Sur les corps esseulés

samedi 17 janvier 2015

citron-chat


Le citronnier au creux de la cours
Surveille l'ombre gracile du chaton
Qui du haut des toits
Parade et tutoie les citrons

Le pied nu


Le pied nu enfantin
Petit pas sur le sable
Une empreinte au grain fin
Que balaye la vague
Le pied fin et fragile
Marque sombre et subtile
Au rivage docile
L'écume reprends ses droits

Variations à l’abandon




Abandon, nom masculin
Sens 1 Céder à ses penchants.
Sens 2 Se détendre.
Sens 3 Renoncer à.
Sens 4 Quitter, délaisser.
Sens 5 Faire défaut.
***
(1)
Elle a visité ma nuit comme un hérisson endormi
Elle s'y est arrêtée, apeurée et n'est plus repartie
Les genoux au menton, toute recroquevillée
Elle a visité ma vie et y a planté
Quelques sourires fleuris

***
(2)
Maudite muse sans foi s’amuse
Cent fois de sa tendre soumise.
Sans fin tes atermoiements m’usent
Et m’ennuient. Mais dis quelles ruses
Choisiras tu cette fois sans méprises ?
Maudite muse, sans cesse abuse
Toujours sans promesse, à ta guise
me délaisses et me laisse confuse.

***


(3)
Marionnette, funambule, sur le fil
J’enfile mes idées au fil du temps
Bouche cousue je fabule, labile
Mais n’ayez crainte des faux-semblants
Finalement, je suis une fille facile
Qui s’emmêle de temps en temps
Du coup, je me fais de la bile
Des nœuds, dénudée en dedans
Ainsi me font et défont, habiles
Les spectateurs du premier rang

***
(4)
Elle se prélasse et se lasse de ses caresses asservies
Et pourtant sans cesses y revient
Se laisse aller sous le seau de ses mains
Elle sait l’essence des envies
Et l’inconstance de ses danses
Nie les évidences en vain

***
(5)
Les iris ne se posent plus sur moi
Et les jolies pensées me traversent,
Transparent que je suis. Comme j’ai froid,
Un brin de mauvaise herbe dans l’averse.
J’ai perdu mes racines, et me courbe
Plus encore que le saule. En vain
Je retournerai poussière ou tourbe
Mes pleures perlent, déjà j’entends le train

Paris, Rome, Londres



Les toits mouillés sous un ciel blanc
Un matin pluvieux en robe de pavés
Ses larmes sur les vitres glacées

Rose plume, bleu olive, jaune parme
La ville s’étend sous le soleil
Chuchotte sa chaleur à mon oreille

Les corps nus en transe
La peau, les briques, plic ploc
La nuit transpire d’errances

Le garçon qui voulait être parfait


Le garçon qui voulait être parfait
A construit sa vie d’illusions
Sert des sourires contrefaits
A tous en toutes occasions
Le garçon qui voulait être parfait
A eu un rôle à sa mesure
Un costume bien taillé
Des chaussures à sa pointure
Le garçon qui voulait être parfait
S’ennui dans ses beaux habits
Depuis qu’il m’a rencontrée
Il rêve d’un peu de folie

Auto-contemplation




J’ai trouvé un morceau de miroir
Où se reflétait le ciel gris du soir
Je l’ai retourné, le reflet a changé

J’ai gardé le petit morceau cassé
Je m’y suis regardé
Ce n’était pas beau à voir

J’ai pris le morceau de miroir
J’y ai peint des histoires
Et le monde a changé

La tête dans les nuages



***
J'ai dessiné une lune de papier
Que le jour a froissé
Je l’ai lancée dans le ciel étoilé
Et le jour s'est fâché
***
J'ai un trou dans le cœur
J'ai volé un bout de ciel bleu
Pour le reboucher
J’ai un cœur bicolore
***
La tête dans les nuages
Les pensées poussent, sauvages
Les pensées passent, soulagent
Dans l'azur des esprits volages

Jouons au jeu

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Jouons au jeu dangereux de l'illusion
Et gageons que je gagne
Les faux-semblants scellent les joies
Allons enfants de la patrie
Murmurez mensonges et hypocrisies

Zone de confort




Je regarde les astres, étendu sur le sol
Et contemple le désastre de cette étrange fable
Ici c’est rassurant, ici c’est confortable
Et je n’ose lâcher mon illusoire boussole

Comment puis-je oublier ? J’ai connu les étoiles,
La sensation stellaire. Ici les pieds sur terre,
L’horizon est constant et ma tête à l’envers.
Comment pourrais-je retrouver l’hypnose verticale ?

Comment échapper à cette pâle pesanteur
Qui me prive de l’extase essentielle
Du tourbillon, de la décharge émotionnelle
Comment réamorcer mon cœur ?

Ici tout va bien, aucune turbulence…
Mais j’ai perçu l’esquisse, effrayante de mystère,
J’ai vu la promesse des lendemains que je perds.
Ici je sais chaque pas chaque ligne chaque sens

Pourtant je suis perdu. J’ai connu les étoiles...

Séditieux

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Au loin les fumées noires apaisent les cauchemars,
Au loin s’échouent les combats et les foudres. Là où
La circonvolution des rêves trouve son épicentre et s’élève
Pour nourrir les révolutions. Au loin, relative mutation.
Le désordre se désaxe et le monde tourne en rond, la révolte faconde
Braille ses visions. Au loin les fumées noires annoncent la fin.

Nuit à Sapa


Si haut si loin, la montagne en otage,
Seulement la blancheur sans visage.
Plus de ciel plus de terre, seulement l’air, opalescent,
Dans lequel tout flotte, suspend le temps.
Ouate qui nous enserre, brume dense.
Un cocon cotonneux, et ce silence…
L’éclair cisaille l’épaisseur laiteuse, l’éclair casse le temps,
Remet l’espace en place, l’orage lave l’écran,
Révèle le paysage. Les rizières à perte de vue,
Chapeaux de paille et chapeaux pointus

Nature nippone


Les horizons blancs se poudrent
De neiges argentées
Les reflets de la lune
Accompagnent les foudres
Des amours engloutis
Les horizons verts se parent
Des haïkus enchantés
Qui célèbrent les runes,
Les fleurs et folies rares
Des étangs assoupis

Solaire sensuel

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Sa silhouette aux saveurs d’aquarelle
Inspire la couleur des fleurs en boutons,
Empourpre mes joues de coccinelles ;
M’emplie de la mélodie des papillons,
A l’instant où ses cils insistent, indécents,
Mes sens s’agitent en tous sens, à l’envers ;
L’impertinence siffle dans mon sang
La pluie passe et sauve son mystère
D’un air négligé,
Je savoure la trace de ses soupirs
Une caresse souffle sur mon sourire
Déjà je fredonne ma liberté retrouvée.

samedi 22 mars 2008

survivant du réel

L’essence du conscient Emerge du tourbillon
Et les larmes une fois l’an Submergent la fiction.
L’image se consumant Emporte dans son sillon
La substance du vivant Et laisse un corps brouillon,
Inerte dans le néant, Doucement se glacer,
Nu des chimères d’antan, Et mourir et pleurer.
Ses yeux suivent impatients,La pellicule qui s’envole ;
Attendant cruellement qu’elle revienne au sol
pour draper à nouveau ses épaules dénudées
d’une fable, d’un scenario et le réanimer

lundi 17 mars 2008

Régression

En équilibre précaire sur le fil des secondes,
Je marche à l’envers, à l’inverse du monde ;
Sur la marelle du temps, je me suis étendue,
Et loin dans le ciel blanc mon caillou s’est perdu.
Prisonnière malgré tout du printemps de ma vie,
Le carcan n’est plus doux, même aux barreaux fleuris !
Car les feuilles rougissent aux tréfonds de mon corps
Et s’amassent et pourrissent, l’entraînant à sa mort.
Et mon oreille inquiète, au pays enchanté,
Entend bien la clochette des créatures ailées…
Tombée la tête en l’air dans le calendrier
Je ne sais me complaire dans cette chute effrénée.
Ni leurre à mon talon, ni le rouge à mes lèvres
Ne feront illusion à cette maudite fièvre.
Du désinvolte Hermès : stopper la course folle,
Qui dans sa maladresse s’est trompé de boussole,
Je veux que les cristaux sinistrement solides
Ruissellent à nouveau dans le sens du vide.
Ma fontaine de Jouvence, jamais ne se tarie,
A l’heure de l’insouciance, quand les anges dansent et rient,
Mais il manque l’innocence à mon arbre de vie
Qui nourrit dans l’enfance des bourgeons de folie.
Etendue à son seuil, des étoiles sur ma peau,
Je contemple les feuilles dont je pleure le repos.
Et chaque instant lucide dans cette contemplation
Trouve l’aiguille perfide qui distille son poison.

samedi 15 mars 2008

En dernier seulement

Si l'implicite de nous deux est
Connu et su, de mes mystères
T'accoutumer, qu'au ministère
Les justes clefs t'accordent l'accès.

Avant de découvrir, jacent,
La géométrie de mes veines ;
Apprends patiemment l'incertaine
Et retord grammaire de mon sang.

Ne réponds pas à la rumeur,
Suis le courant et s'il est lent
Avance vers moi à pas prudents.
Ecoute le rythme de mon cœur.

Adopte la souplesse du charmeur
De serpents, de mes artifices
Comprends les règles qui régissent
La variation de mes humeurs.

Pardonne mes fières réticences,
Retiens ma main à l'indécise
Direction que je n'ai pas prise.
Devine en moi toute l'innocence

Qui excusera nombreux caprices.
Au seuil de mes pensées funèbres,
N'approche pas de ces ténèbres ;
Ne regarde pas mes cicatrices.

Devine chimères et secrets,
Observe et comprends mes couleurs.
Attends demain s'il n'est pas l'heure,
Qu'au crépuscule sans m'apeurer,

Quand mes défenses seront brisées,
Que tu sauras le bon moment
Seulement alors, alors seulement,
En dernier sera le baiser.

lundi 10 mars 2008

Ataxie érotique

Du regard électrique se décharge, récurrente,
La tension organique d'une étreinte latente.
Licencieux indolent à l'allure lascive
Libère le stupéfiant qui me rendra captive :
Excès endorphinique ! De son corps me sustente
Son présent est phallique, sa faveur déférente.

En termes langoureux, dans l'essence de l'attente
Je joue à l'amoureux, le corps en dilettante.
De la phase organique fini par liquéfier,
Par l'extrait extatique sans en être affectés.
Qu'entière nudité ceigne le geste de la lame
Sans pourtant qu'elle n'atteigne la pudeur de nos âmes.

Connexion apathique, envie prépondérante.
Gare aux cœurs angéliques si la pression augmente,
L'asystole est d'usage : Fusion épidermique
Nécessite sous corsage d'aucun signe spasmodique.
A la grâce vénérienne pour m'y abandonner,
Dans une danse aérienne aux pulsions ordonnées,

Combien de temps durera, mon désir en otage,
L'alchimie dans nos draps, mon cœur en naufrage ?
Sans promesse ni contrat au rapport antalgique,
L'histoire reste en l'état, la bouffée d'air toxique.
Etrange, démoniaque jeu charnel modéré
Si le rythme cardiaque n'est pas considéré.

De l'organe sans scrupule il me faut m'affranchir,
Oublier la cellule de mon antre martyre
Où la main tentatrice me retient à l'empire.
Sinon dévastatrice, à moins de m'allant pire ;
Rompre l'ensorcellement dans un dernier soupir.
Pour un cœur, renonçer à l'objet du désir

samedi 1 mars 2008

De Succube

Ne tourne pas autour de moi,
Ou amèrement le regretteras.
Si tu t'attardes à mes yeux verts,
Tu entres dans le jeu pervers

Et à ma toile seras piégé
Car ici je suis l'araignée.
A mon déhanché de vipère
Ne succombe pas, car plus sévère

Est la morsure ; et le poison
Distille le létal frisson.
Par delà les feux de l'enfer
Certains me nomment Lucifer…

Epouse la bête et fêtes mon corps
A la lueur des flammes, encore !
Nourrit le malin du cancer :
Un soupçon de toi pour dessert

Parfaira le divin festin
Dont je me délecte en latin ;
Mais nulle réponse à tes prières
Jusqu'avant l'aube où je t'enterre.

Ton sang devenu diabolique :
Idem. Je reste satanique,
Convoite déjà une autre chair
A pervertir. Au baptistère,


L'hémorragie pour le vilain
Abreuve mes charmes sibyllins ;
Ma collection au cimetière
Tarie mes larmes délétères.

samedi 12 mai 2007

L'Ephémère

Rien assez par ici Pour nous réconforter
Et j’essaie tant d’ici Jusqu’ou devrais-je aller?
Chaque pas contre mon vent Qui me pousse au-delà
Pourtant me retournant Par terre je n’aperçois

Nulle trace alentours ; Comme le papillon
Qui vole sans concours, Regrettant son cocon
Car je suis l’éphémère Colorée quelques heures
Je pose en solitaire Au doigt de celle de coeur

Brillant par ma présence Mais de rire chaque éclat
Résonne dans l’absence Et la nuit tombera.
J’ordonne au Nycthémère, A la chute héliatique.
Pour défier Jupiter ! Crépuscule écliptique :

J’ai le pouvoir du temps -Souhaité à l’azuré,
Et les clefs du moment Ou moi seule déciderai
Si mon destin s’emmêle, A l’ombre du clair de lune
De laisser choir mes ailes, Consentant à la brune.